Atelier du 8 juillet 2022.
Les films réalisés à IME Gillevoisin :
La structure dans laquelle nous nous rendons a déjà une pratique de l’image avec la réalisation d’un film collectif chaque année. Associée à l’équipe éducative Nelly Gutman a conçu avec les publics une série d’ateliers conduisant à l’élaboration de plusieurs films en commun.
Rapidement, après être entré dans l’atelier, Benoît Labourdette me propose de modifier l’espace pour un échange plus convivial en rapprochant les tables.
Les jeunes arrivent et constatent qu’il y a sur la table une série de journaux et de revues. Benoit présente le procédé. Il s’agit de découper des photos des journaux pour raconter une histoire qui sera filmée en direct en plan séquence sans interruption. Il présente le matériel et plus précisément la petite caméra verticale qui va enregistrer la succession des images en plan séquence, c’est-à-dire sans interruption ni coupure.
Ceci va conduire les jeunes à répéter l’enchaînement des images selon leur logique, se rappeler de l’enchaînement pour ensuite le filmer. Pendant que les films seront tournés, on les verra en train de se faire et la pertinence du dispositif sera que chaque jeune verra le résultat de quelques minutes, très rapidement après l’avoir fait.
Benoit rappelle la thématique « Changer d’Horizon » et il précise que les films seront muets et que les jeunes auront la possibilité de bouger certaines images pour leur donner du mouvement, du rythme.
Benoit explique comment fonctionne la caméra et le logiciel.
Les jeunes sont invités à commencer le découpage d’images, de personnes, de paysages qui les inspirent. Un seul groupe se positionne clairement en binôme. Benoît demande à deux jeunes quel serait le titre de leur film.
Nelly, la musicothérapeute, accompagne certains jeunes en suscitant des histoires possibles, je les invite au découpage tout en prenant des notes discrètes sur ce qui se fait et se dit.
Après découpage et organisation des photos nous proposons à Romane et Camille de filmer leur succession d’images. Benoit leur demande s’il y a un titre.
Nous aidons Warren à concevoir son histoire tandis que Romane et Camille commencent à trouver le rythme de leur histoire.
Pour favoriser le montage des photos, les éducateurs s’associent aux jeunes.
Le titre du film de Romane et Camille sera : Une rencontre inattendue, tandis que celui de Warren sera Colère, Tristesse, Joie
Pour le finaliser ils s’associent à une éducatrice, Julie, avec laquelle il va signer le film.
Nous réalisons alors qu’un des points forts du dispositif est l’immédiateté du rendu sans montage. Les jeunes peuvent avoir tout de suite le résultat ce qui est très valorisant. Et leur demander de ne pas s’interrompre pendant le film est déjà un exercice.
C’est au tour d’Habibatou de passer. L’échappée Belle raconte une histoire constituée avec le soutien de Nelly.
En revoyant le film et son enchaînement d’images, Benoît invite à ce que la succession des images soit un peu plus rapide. C’est une proposition qu’Habibatou et Nelly intègrent assez rapidement. Elle recommence alors et nous trouvons tous le film plus rythmé.
Progressivement, nous réalisons avec Benoït que chaque film est le fruit d’une collaboration entre éducatrice-teurs et jeunes.
Nous demanderons à la fin de l’atelier si les jeunes auraient pu faire des propositions sans collaboration quitte à avoir des résultats plus faillibles.
Globalement la place est laissée aux jeunes, il s’agit juste de les aider parfois à aller au bout d’une idée ou de réorganiser leur récit.
Souvent, nous nous rendons compte que l’imprécision d’une image peut rendre le récit très drôle, que le rythme et la façon de les faire défiler sont déterminants, que l’inventivité du récit repose même sur cette façon de faire défiler une image.
Toutes ces propositions ressemblent à une série de collages artistiques en mouvement.
David Da Silva, éducateur, demande si on peut tricher avec le logiciel et monter différemment une photo, Benoît répond rapidement non, indiquant que l’exercice consiste justement à ne pas interrompre le mouvement d’un plan séquence.
Nous comprenons aussi que cet exercice à une dimension cognitive forte car il s’agit de maîtriser assez bien son enchaînement d’images pour lui conférer une idée de récit, d’une seule séquence qui n’a pas d’interruption.
La film d’Aïcha Les voleurs nous fait rire avec son collier de perles découpé qui précède les photos de deux stars de cinéma américain, il retient l’attention du groupe car il semble très lisible et drôle de par son découpage.
Les éducateurs sont très intéressés par le dispositif et sa rapidité si bien que Claire, éducatrice s’y essaye avec un certain succès.
Tous les jeunes ont fait un film plus ou moins individuellement,
ainsi que Claire, une éducatrice.
L’atelier est très satisfaisant. C’est une belle réussite.
Quelques films à découvrir :